Enquête : 20 ans après, que sont devenus les emplois fictifs de Jacques Chirac
Il y a 20 ans, Jacques Chirac était épinglé dans l’affaire dite des emplois fictifs du RPR et de la Mairie de Paris. L’ancien président de la République a beau être décédé, cette sombre affaire judiciaire aura marqué l’Histoire comme étant la première fois que les français apprirent que tous les fonctionnaires n’étaient pas des emplois fictifs (en tout cas, certains l’étaient plus que d’autres).
Cinq emplois fictifs avaient été créés, dont la plupart sont toujours pourvus
À l’époque, la décision judiciaire du Tribunal de Grande Instance de Paris avait fait grand bruit et était sans appel. La justice a prouvé que plusieurs emplois aux tâches floues ou inutiles avaient été gracieusement offerts à des proches de cadres du RPR ou de la Mairie de Paris. On a retracé ces cinq emplois jugés comme fictifs. Et en voici la liste exhaustive (d’ailleurs, on a découvert avec surprise que certains d’entre eux existaient toujours) :
- Rapporteur de l’IGPN : C’est à cette époque que la personne chargée d’écrire les rapports d’enquêtes de l‘IGPN a été embauché. Auparavant, les agents de la police des polices se contentaient de cocher des cases sur les formulaires que leur donnaient le Ministre de l’Intérieur. Pas étonnant donc que certains rapports de l’IGPN manquent parfois de professionnalisme. Depuis des années, ce poste est occupé par l’ancien concierge d’Alain Juppé.
- Maire de Paris : L’enquête judiciaire avait montré que, compte tenu du niveau de compétences des personnes qui l’occupent, on ne pouvait pas considérer cette fonction comme un véritable emploi, mais plutôt comme un hobby.
- Maréchal ferrant de l’Elysée : Aucun cheval n’a mis le sabot dans la cour du palais présidentiel depuis la mort de Napoléon. Inutile de vous dire que les 3 000 euros de salaire du maréchal ferrant aurait pu être mieux investi. Cet emploi a été supprimé par François Hollande, qui l’a remplacé par un mécanicien de scooter.
- Porte-parole du gouvernement : Aucun membre du gouvernement n’ayant jamais été muet, ou dans l’incapacité physique de s’exprimer lui-même, cette fonction est par essence inutile. Généralement, ce titre est confié à des amis proches de l’exécutif trop limités intellectuellement pour être ministre, préfet, député ou sénateur. (Et ce n’est pas Sibeth Ndiaye qui nous dira le contraire).
- Ouvreur d’huîtres officiel du Président de la République : Nicolas Sarkozy détestant les fruits de mer, il a supprimé ce poste pour le remplacer par “déballeur de chocolat”, son péché mignon. Sous François Hollande, il deviendra “décapsuleur de bières” avant d’être transformé en “dénoyauteur de cerises” par Emmanuel Macron.