Hommage à Jacques Chirac : une enquête pour emplois fictifs ouverte contre Jean-Michel Aulas
Le deuil de Jacques Chirac n’est pas encore fait, mais le football français honore déjà sa mémoire. Le récent limogeage du coach de l’Olympique Lyonnais, Sylvinho, a mis sous les projecteurs le manque de compétences et de transparence de l’encadrement technique du club. Plus personne ne comprend qui fait quoi et qui est qui. Le parquet de Lyon a même ouvert une enquête pour emplois fictifs à l’encontre de Jean-Michel Aulas, dont les méthodes rappellent étrangement celles du RPR dans les années 1990.
Après le licenciement de son entraineur, Sylvinho, l’OL est dans la tourmente
Dimanche soir, après une énième défaite contre un club de la banlieue lyonnaise (ils ont tenu à garder l’anonymat), l’Olympique Lyonnais a mis fin à sa collaboration avec Sylvinho, l’entraineur brésilien arrivé cet été, en même temps que Juninho, le directeur sportif. Alors que cela aurait pu rester tout à fait anecdotique, c’est la nomination de Gérald Baticle pour assurer l’interim qui a soulevé les premières questions. De nombreux supporters se sont interrogés : “Baticle ? Il est encore là, lui ? Il sert à quoi ?”.
Des journalistes (des vrais, n’ayant pas peur du danger) ont alors pressenti que quelque chose de pas claire se tramait en coulisses. N’écoutant que leur courage, ils ont enquêté et mis à nu un vaste réseau d’anciens joueurs et de dirigeants de l’OL qui occupent des fonctions dans l’organigramme du club, sans que l’on sache réellement ce qu’ils font. C’est notamment le cas de Claudio Caçapa et Sonny Anderson, respectivement entraineurs des défenseurs et des attaquants : des postes qui existent dans le rugby (entraineurs des trois-quarts et des avants) mais pas dans le foot. C’est aussi le cas de Gérard Houllier et Bernard Lacombe qui, en temps que “conseillers spéciaux” ont des prérogatives assez floues (de plus, elles semblent être les mêmes que celles de Juninho, le directeur sportif).
Jean-Michel Aulas est au football ce que Jacques Chirac était à la Mairie de Paris
La comparaison entre Jean-Michel Aulas et Jacques Chirac ne s’arrête pas à leur goût pour les emplois fictifs. Tous deux ont été, dans le football comme en politique, raillés, critiqués mais sont restés indéboulonnables. Comme l’ancien président de la République l’a été à la Mairie de Paris, Jean Mi-Mi (comme on l’appelle) reste fermement accroché à son siège, à la tête de l’Olympique Lyonnais.
Mais si ce dernier est un patron d’entreprise reconnu, une profession d’ordinaire étiqueté à droite, Aulas a toujours refusé de s’engager en politique, ni même de prendre position. Avec les années, il a appris a mené sa barque avec opportunisme et a compris qu’il devait composer avec des forces politiques différentes. Depuis qu’il est à la tête de l’OL, il a ainsi connu pas moins de 4 maires différents à l’Hôtel de Ville de Lyon, droite et gauche confondues : Francisque Collomb, Michel Noir, Raymond Barre et Gérard Collomb (qui n’a aucun lien de parenté avec le premier… ni avec Christophe d’ailleurs).
En revanche, tous les gones n’ont pas vécu la même idylle avec le club rhodanien. Anthony Cattin, un ancien joueur formé au club, est un peu tombé dans l’oubli depuis qu’il est parti porter ses gants (il est gardien de but) sur des terrains plus exotiques, de l’autre côté de l’ancien rideau de fer. Mais heureusement, vous pouvez retrouver son histoire dans le livre “Bien Paraître“.