Après avoir lu le rapport IGPN, Le Gorafi jette l’éponge : “C’est ce genre de blagues qu’on a toujours voulu faire”
C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de retentir dans le ciel déjà bien ombragé de la presse française. Le Gorafi, le célèbre journal parodique, a annoncé sa fermeture, après 7 ans d’existence. L’un de ses deux fondateurs, l’humoriste Pablo Mira l’a annoncé un peu plus tôt aujourd’hui. La raison ? La parution du rapport IGPN sur la mort de Steve Maia Caliço, le 21 juin dernier à Nantes.
“Quand on a lu le rapport de l’IGPN sur la mort de Steve, on s’est dit : on pourra jamais être aussi drôle que ça”
Pablo Mira et Sébastien Liebus nous ont expliqué que la publication du rapport IGPN sur la mort de Steve, qui assure que la Police n’a rien à se reprocher dans la disparition du jeune homme, a été un électrochoc. “On a trouvé nos maîtres” nous ont-ils confié. “On peut pas continuer à faire semblant d’écrire des articles humoristiques quand on voit les moyens que sont capables de mettre nos concurrents, en face”. Sébastien Liebus a même rajouté : “C’est un peu comme si vous alliez voir un spectacle de Gad Elmaleh en 2019, quand on sait depuis CopyComic qu’il a tout piqué à Jerry Seinfield”.
Alors que vont-ils faire maintenant ? Et bien, ils ont envoyé leur CV à la direction de la communication de l’IGPN. “On veut bosser pour eux, c’est une vocation” a répondu Pablo Mira, tandis que son compère a également admis avoir postulé au poste de porte-parole du Ministre de l’Intérieur. “Christophe Castaner est également un très grand comique… Il y a aussi le Ministre de l’Écologie, qui me fait bien rire. Je vais peut-être leur soumettre ma candidature”.
Un nouveau coup porté par le gouvernement à la pluralité de la presse
C’est donc une page qui se tourne. Le Gorafi était l’une des références dans le monde du journalisme français. Et pour certains, comme pour le journaliste Denis Robert et l’écrivain Juan Branco, la fermeture de ce site, lancé en 2012, est une preuve de plus qu’il y a un problème avec la presse libre et indépendante en France, et que l’État est prêt à tout pour museler “les journalistes qui font bien leur boulot”.
À part ça, vous vous demandez sûrement ce que racontait ce rapport de l’IGPN. Rien d’intéressant en fait : selon lui, la police n’a rien à voir dans la mort de Steve, qui serait tombé dans la Loire tout seul. D’ailleurs, toujours d’après ce document, la ville de Nantes n’existe pas. L’hypothèse est également émise que le décès du jeune homme soit imputable à Xavier Dupont de Ligonès, un tueur en série en cavale qui roderait dans la région.
Bref, après la démission de François de Rugy un peu plus tôt, Pablo Mira et Sébastien Liebus, les co-fondateurs du Gorafi, sont les deuxième et troisième personnalités politiques de premier plan a jeté l’éponge. L’été caniculaire 2019 est décidément bien meurtrier pour nos élites – et le brevet des collèges -.