La Mairie de Paris veut interdire les barbecues, par respect pour les vegans.
On le sait, le végétarisme et le veganisme (bref, les personnes qui ne mangent pas de viande) sont des phénomènes qui ne cessent de prendre de l’ampleur et touchent désormais (presque) tous les pans de la population. Devant cette démocratisation, Anne Hidalgo, la maire de Paris, qui voit sans doute dans les vegans et les végétariens des électeurs potentiels en vue des prochaines élections municipales, a décidé d’interdire les barbecues dans la Capitale à partir du 1er juillet, afin de préserver ceux qui ont fait le choix de ne pas manger de viande.
Il est très dur de rester végétarien quand on sent l’odeur de la viande grillée au barbecue.
Pour en arriver à cette décision, qui a été votée (favorablement) par le Conseil Municipal la semaine dernière, Anne Hidalgo et ses adjoints s’appuient sur un rapport de 350 pages du très respecté think-thank Les agneaux sont nos amis pour la vie qui démontre qu’il est très difficile de se balader dans Paris pour les végétariens, en raison des odeurs incessantes de barbecue qui émanent ci et là des balcons ou des terrasses des parisiens. La douce effluve de la viande grillée au charbon de bois les inciterait à renier leurs principes et à succomber à la tentation pour, eux aussi, participer à cette fête de la viande qu’est le barbecue.
Et c’est la science qui le dit. En effet, d’après une étude nationale, le nombre de personnes se déclarant végétariens ou végans serait 3 fois plus élevés en janvier qu’au mois d’août. Cela veut donc dire que les 2/3 de ceux qui déclarent ne pas manger de viande en début d’année finissent tout de même par en consommer à la fin de l’été. Et pour les experts du groupe Les agneaux sont nos amis pour la vie, cette statistique démontre qu’il y a une corrélation scientifique entre l’accumulation des odeurs de barbecues dans l’air, et le nombre de personnes qui abandonnent le végétarisme.
A l’inverse, certains conseillers municipaux de l’opposition, farouchement opposés à l’interdiction des barbecues, font valoir d’autres arguments. Pour eux, le prisme de lecture avec lequel le think-thank Les agneaux sont nos amis pour la vie a analysé la situation est tronqué. En effet, d’après les opposants à cette mesure si le nombre de personnes se déclarant végétariens baissent entre janvier et août, ce n’est pas lié à la saison des barbecues, mais au fait que les français seraient incapables de tenir leur résolutions de début d’année.
Pernod-Ricard et Obut seraient prêts à porter l’affaire devant les tribunaux.
Alors qu’on attendait de vives réactions à cette mesure de la part des bouchers ou des fabricants de barbecues, ce n’est pas du côté de Charal, Bigard ou Weber qu’a été notée la plus prompte réaction à cet arrêté municipal, mais chez les entreprises Pernod-Ricard et Obut, le fabriquant de boules. Celles-ci considèrent en effet que cette mesure est une entrave aux lois du marché, et seraient même prêts à saisir la justice pour faire annuler l’interdiction des barbecues dans la ville de Paris.
En effet, elles considèrent que si l’on interdit les barbecues, cela aura des répercussions irrémédiables sur leur chiffres d’affaire. Chez Pernod-Ricard, par exemple, on estime que plus de la moitié de la consommation de Pastis se fait au cours d’un barbecue, et qu’avec le nouvel arrêté municipal, l’entreprise marseillaise pourrait voir ses ventes s’effondrer en région parisienne au cours de l’été. Même son de cloche (ou presque) du côté d’Obut, puisque celui-ci affirme que toute partie de pétanque commence généralement avec un barbecue. De leur côté, la mesure d’Anne Hidalgo pourrait leur faire perdre des milliers d’euros puisque, sans barbecues, les parisiens n’auront donc plus aucune raison d’acheter des boules de pétanques.
Surtout, Pernod-Ricard comme Obut ont peur que cet arrêté municipal ne fasse jurisprudence et pousse d’autres villes et municipalités à prendre ce genre de mesures par la suite. Affaire à suivre donc…