Les Savoyards vont devoir héberger les touristes bloqués par la neige
La vague de froid qui touche actuellement le nord des Etats-Unis et le Canada fait des émules en France, notamment chez nos chers députés. Quelques pensionnaires de l’Assemblée Nationale s’émeuvent en effet du calvaire que vivent les habitants de villes comme Chicago, New York ou Montréal depuis quelques jours. A Chicago, justement, où des décès ont déjà été comptabilisés, le maire a d’ores et déjà déconseillé à ses administrés de sortir de chez eux.
Les députés veulent garantir la sécurité des Parisiens et Lyonnais qui ne savent pas mettre leurs chaines
Alors que la saison de sports d’hiver est déjà lancée, dans quelques semaines, des milliers de touristes, venus des grands centres urbains vont se lancer à l’assaut des stations alpines, lors des vacances scolaires de février. Et comme chaque année, de nombreuses familles vont se retrouver pris au piège dans les vallées savoyardes et iséroises, devant l’incapacité de mettre leurs chaines pour affronter les montées verglacées et enneigées vers les stations de ski.
Même si, chaque année, les municipalités situées dans les vallées alpines jouent le jeu et mettent à disposition, en cas de fortes chutes de neiges, leurs gymnases pour pouvoir héberger ces familles le temps d’une nuit, les députés redoutent qu’en cas de vague de froid comparable à celle qui s’abat actuellement sur l’Amérique du Nord, ce type de solutions ne suffisent pas. D’après eux, lors de températures extrêmes, dormir dans un gymnase non chauffé peut être fatale aux personnes les plus fragiles, comme par exemple les enfants ou les personnes âgées.
L’Assemblée Nationale a donc proposé une loi afin d’obliger les habitants des vallées alpines, là où les gens se retrouvent généralement bloqués par la neige, d’héberger chez eux ces familles immobilisées. En cas d’afflux trop importants de touristes, lorsque les capacités d’accueil des riverains risqueraient d’être débordées, ces mêmes députés ont proposé, dans leur texte de loi, une méthode de sélection qui fait débat. Afin de déterminer ceux qui devront avoir accès prioritairement à un hébergement confortable et à un repas chaud, les habitants des vallées devront se baser sur l’origine des automobilistes bloqués par la neige. En effet, la proposition de loi est accompagné d’un classement des français selon leur importance dans l’économie et la culture française, basé sur leur lieu de résidence. Ainsi, tout en haut de cette liste, on retrouve les Parisiens et certains habitants de la petite couronne (75, 78, 92), suivis des Lyonnais et des Picards (contrée d’origine de notre cher Président Macron).
Si ce texte de loi est unanimement reconnu comme d’utilité publique par tous les députés, droite et gauche confondus, il fait beaucoup d’émules auprès des citoyens. En effet, il pose plusieurs problèmes :
- Alors que le numéro du département a disparu des plaques d’immatriculation depuis quelques années, comment s’assurer que cette loi puisse être appliquée ? Comment reconnaître un parisien dans un flot incommensurable de voitures ? Les défenseurs de cette loi arguent que le style vestimentaire, ou le modèle de la voiture, devraient suffire à identifier les personnes importantes.
- Pour beaucoup, cette loi va à l’encontre de la devise de l’Etat Liberté, Egalité, Fraternité, puisqu’elle ne garantit pas l’égalité des chances d’avoir accès à un hébergement, mais discriminent selon le lieu de résidence. Dans ces conditions, il peut en effet être très compliqué pour les Stéphanois ou les Chtis d’obtenir assistance.
- De leur côté, les associations d’aide aux sans-abris s’insurgent. Pour eux, ce ne sont pas les parisiens incapables de mettre des chaines à leurs pneus qu’il faut sauver en priorité, mais les SDF qui dorment sous la neige aux quatre coins de la France. Rappelons tout-de-même que près de 500 personnes meurent dans la rue chaque année.