Le port du masque bientôt obligatoire dans les appartements de moins de 120 m2 (loi Carrez)
Alors que plusieurs villes de France viennent de rendre obligatoire le port du masque en extérieur et dans la rue (c’est déjà le cas à Toulouse, en Mayenne et depuis peu à Paris), le gouvernement envisage de généraliser le port d’un couvre-visage en tout temps, même à domicile. Mais rassurez-vous, cela sera sous conditions puisque, d’après une étude du laboratoire Gilead, le virus circulerait dans l’air dans les logements de moins de 120 m2 seulement.
“Cela s’appuie sur des considérations sanitaires”, Jérôme Salomon (Directeur général de la Santé)
Cette annonce arrive dans un contexte tendu, où les mesures sanitaires sont de plus en plus vues comme liberticides et non justifiées. Les anti-masques, qui refusent d’en porter en tout temps, sont légions. Les théories du complot fleurissent un peu partout sur le web et les critiques envers les maires qui ont déjà imposé le port du masque en extérieur pleuvent (D’ailleurs, la mairesse de Paris Anne Hidalgo semble coutumière des interdictions en période estivale).
Jérôme Salomon l’assure : le port du masque à son domicile n’est pas de l’excès de zèle. “Ce qu’on connait du virus montre qu’il se propage dans l’air, notamment dans les environnements en vase clos. En cette période de canicule, les gens ont tendance à fermer leurs fenêtres pour conserver de la fraîcheur et à faire tourner la clim et le ventilo, ce qui accroit la circulation du virus. Si on demande aux français de porter le masque chez eux, c’est qu’on n’a pas le choix. Toutes nos décisions sont guidées par la bienveillance et le bien-être des concitoyens”.
“Oui, le virus s’attaque d’abord aux pauvres. Nous n’y sommes pour rien”, Olivier Véran (Ministère de la Santé)
Pour l’opposition, ce qui pose problème, ce n’est pas tant l’obligation du port du masque à domicile en tant que tel (même si certains y voient un petit côté 1984), c’est surtout le fait que les logements de plus de 120 mètres carrés en soient exemptés. D’après Alexis Corbière (La France Insoumise), il s’agit encore d’une mesure discriminatoire qui favorise les riches et punit les pauvres. “Les 1% les plus riches pourront continuer de se pavaner chez eux sans masques tandis que la classe moyenne, celle qui n’a pas les moyens de vivre dans des palaces de plus de 120 m2, eux devront le porter”.
Olivier Véran n’a pas tardé à se défendre de toute discrimination sociale. “Ce n’est pas nous qui sommes discriminants, c’est le coronavirus. Ce sont les pauvres qui sont les plus touchés. Regardez la situation à Mayotte ou en Seine-Saint-Denis, elle n’est pas la même que dans les Yvelines ou dans les Hauts-de-Seine (deux des départements les plus riches de France). Plus le logement est grand, plus l’air circule mieux, c’est un fait. Au-dessus de 120 m2, on estime qu’il y a moins de risques de contamination, c’est tout”.
Cependant, le Ministre de la Santé se veut rassurant : “Mais bien sûr, il y aura des exemptions : vous n’aurez pas à porter le masque lorsque vous serez aux toilettes ou sous la douche, à condition d’être seul(e). Par contre, lorsque vous ferez l’amour avec votre conjoint(e), cela dépendra si vous êtes capables de vous tenir à deux mètres l’un de l’autre pendant l’acte ou non”.