Chute des prix du pétrole : L’Arabie Saoudite et l’Iran devancent le début du ramadan
La pandémie du coronavirus a mis un sacré coup d’arrêt à l’économie mondiale. Et l’effondrement des bourses mondiales a entrainé dans sa chute le cours des matières premières, et notamment du pétrole. Une situation qui commencent à faire paniquer les pays qui dépendent très fortement de cet or noir, l’Arabie Saoudite et l’Iran en tête.
Pour la première fois depuis 1 400 ans, wahhabites et chiites tombent enfin d’accords sur quelque chose
Tout oppose le Royaume d’Arabie Saoudite et la République Islamique d’Iran. Tous deux revendiquent leur hégémonie culturelle sur le Moyen-Orient. Les uns, saoudiens, sont le berceau de l’islam et du wahhabisme, l’une des branches de cette religion. Les autres sont chiites et ne cessent de mettre en avant l’influence de la Perse dans l’Histoire.
Mais au-delà de leur leadership sur le Proche-Orient ou la oumma (la communauté des musulmans), cette guéguerre est aussi géopolitique. L’Arabie Saoudite est un allié historique des États-Unis et de l’OTAN tandis que l’Iran est plus proche de la Chine et de la Russie. Un clivage radical dans le monde bi-polaire dans lequel nous évoluons.
Les guerres au Yémen et en Syrie ne leur permettront pas de sortir du marasme
Pourtant, avant de devancer le début du ramadan (initialement prévu dans quelques semaines), les saoudiens et les iraniens ont d’abord pensé à d’autres solutions. Puisque le pétrole ne suffit plus à supporter leur économie respective (la bourse non plus), les deux pays ont d’abord misé sur leur armée et leur puissance militaire. L’Iran est impliqué dans la guerre en Syrie, l’Arabie Saoudite l’est au Yémen. Mais ces deux conflits s’étant enlisés au cours des derniers mois, ils ne permettent plus de tirer leur économie vers le haut.
Selon le roi d’Arabie Saoudite comme pour l’Ayatollah Khamenei, le ramadan devrait permettre à leur population de survivre, à l’heure où les exportations de pétrole ne peuvent plus leur offrir trois repas par jours. Ils n’excluent pas non plus de rallonger la période de jeûne à plus d’un mois, si la situation économique ne s’améliore pas. “L’édition 2021, 2022 et 2023 du ramadan pourraient être également avancées à cette année, en cas de besoin” a déclaré le guide suprême de la Révolution Iranienne.