Déçu de son séjour en Syrie, un djihadiste d’Al Qaïda met une mauvaise note à Alep sur TripAdvisor
Les Alepiens et les Alepiennes sont en liesse. Ils célèbrent la fin de la bataille d’Alep, huit ans après ses débuts, l’armée syrienne ayant libéré les dernières poches tenues par Al Qaïda. Mais le bonheur des uns fait le malheur des autres, car cela signifie aussi que le séjour des djihadistes se terminent par une mauvaise note. Comme leurs “frères ennemis” de l’Etat Islamique à Mossoul (Irak), ils sont chassées dehors.
Abu Nazeer, un djihadiste saoudien du Front Al Nosra, publie un commentaire assassin sur la région touristique d’Alep avant de prendre la fuite.
“Les gens ici n’ont aucune reconnaissance. Après tout ce qu’on a fait pour eux, ils n’en ont que pour leur libertés individuelles. Donnez-leur tout et ils vous poignarderont dans le dos, juste pour pouvoir boire de l’alcool et que leurs femmes ne portent plus le hijab. N’y mettez jamais les pieds, c’est plein de fils de p…” a-t-il publié sur TripAdvisor, accompagné de la note dévastatrice d’une étoile (sur cinq).
Il faut dire que si ce membre d’Al Qaïda est si amer, c’est parce qu’il perd beaucoup. Il dirigeait une petite faction de l’Armée Syrienne Libre (les rebelles) qui avait prêté allégeance à la nébuleuse terroriste. Il est donc désormais un chef de guerre déchu. Et, sans emploi, celui qui est seulement diplômé d’un BEP en chaudronnerie risque de peiner à se réinsérer chez lui, en Arabie Saoudite, un pays dont le secteur industriel est en pleine crise.
Par respect pour les djihadistes, la communauté internationale refuse de relayer les images de la foule en liesse, célébrant la libération d’Alep.
Si l’info de la fin de la bataille d’Alep vous a échappé, c’est tout-à-fait normal. Aucun grand media occidental (ou presque) n’a voulu la relayer. Et ce n’est pas parce que cela sonne comme une victoire du régime de Bachar El-Assad (qui est redevenu fréquentable pour la communauté internationale). Non, c’est par respect pour les djihadistes d’Al Qaïda, financée par l’Arabie Saoudite (grand allié de l’OTAN) et bras armé des puissances occidentales dans les principaux conflits du Moyen-Orient (que ce soit en Libye, en Syrie ou au Yémen).
Cependant, la bonne nouvelle est que, si cela vous intéresse, vous pouvez toujours suivre les tribulations d’Abu Nazeer et de ses petits copains djihadistes d’Al Nosra (une faction des rebelles syriens de l’Armée Syrienne Libre qui a prêté allégeance à l’organisation Al Qaïda) dans un roman d’espionnage, dont l’intrigue se passe en plein pendant la bataille d’Alep : Al Baas.