Les historiens sont unanimes pour nier l’existence de Robert Faurisson

C’est ce que l’on appelle le syndrome de l’arroseur arrosé. La communauté des historiens français, qui se sont réunis ce week-end en Alsace, sont tous tombés d’accord pour nier l’existence de Robert Faurisson, universitaire négationniste décédé en octobre dernier. Celui qui avait passé sa vie a nier l’existence de la Shoah se voit ainsi effacé des tablettes de l’Histoire.

Six mois après sa mort, Robert Faurisson se retrouve pris à son propre jeu

Pendant de nombreuses années, Robert Faurisson a été professeur de lettres dans plusieurs facultés, de la Sorbonne à l’Université Lyon II. Il a donc côtoyé de très près les cercles universitaires, et notamment ces fameux historiens qui viennent de le tuer une deuxième fois. Ceci dit, il faut rappeler que Faurisson, et ses thèses controversées, n’étaient pas forcément très populaire au sein de ce milieu.

Il était devenu une figure emblématique du négationnisme en ne cessant de répéter que les “chambres à gaz n’ont jamais existé” depuis les années 1980. Ces déclarations lui ont d’ailleurs valu plusieurs condamnations pour “incitation à la haine raciale” et “contestation de crimes contre l’humanité”. Rober Badinter l’avait même surnommé le “faussaire de l’Histoire”,

Jean-Marie Le Pen et Alain Soral s’insurgent, et ont promis de ne plus jamais ouvrir un livre d’Histoire, en représailles

Si les historiens sont unanimes sur la négation de l’existence de Robert Faurisson, on ne peut pas dire que ce sentiment soient partagés en dehors de ces milieux universitaires. De nombreux amis de l’ancien professeur, de la figure de proue de l’extrême-droite française, Jean-Marie Le Pen, à l’essayiste complotiste Alain Soral, en passant par l’humoriste Dieudonné, ont promis de boycotter l’Histoire officielle si celle-ci effaçait de sa mémoire leur “copain”. Bon, il est vrai que ces derniers n’ont pas pour habitude de beaucoup ouvrir des livres d’Histoire, à en juger par certaines de leurs sorties médiatiques.

D’une manière plus générale, on se demande si cette décision n’est pas une manière pour les intellectuels français de combattre l’antisémitisme ou l’antisionisme, à une époque où les icônes juives, comme Elie Kakou, sont elles aussi effacées de la mémoire collective et où Benyamin Netanyahou vient d’être élu pour un 5ème mandat à la tête d’Israël.