Nicolas Doze (BFMTV) : “Avec une croissance de 3%, les chiliens n’ont aucune raison de se plaindre”
Depuis plusieurs jours, le Chili s’embrase lui aussi. De violentes manifestations font rage dans le pays, et ont déjà causé 18 morts. Oui mais voilà : alors que l’on est habitué à voir les pays d’Amérique du Sud asphyxiés par des régimes socialistes (Cuba, Venezuela ou encore le San Theodoros du Général Alcazar et des Picaros), le Chili fait figure de mirage économique. L’économie y est en effet plutôt libérale, la croissance est de près de 3% et la dette publique n’est que de 16,5% du PIB (à titre de comparaison, elle est de 98% en France). Une situation qui fait rêver tous les spécialistes économiques, pour qui l’endettement est le diable et la sacro-sainte croissance élevée au rand de divinité.
BFMTV, pourtant reconnue pour la qualité de ses experts et la pertinence de ses analyses, ne comprend pas
Depuis le début de la semaine, la chaîne d’infos en continue enchaîne les interventions en plateaux et les débats entre spécialistes sur la situation chilienne (entre deux élucubrations sur le voile). Et pourtant, malgré le nombre de spécialistes qu’embauchent BFMTV, celle-ci n’arrive toujours pas à comprendre ce qui pousse les chiliens à se révolter ainsi. Nicolas Doze a admis : “Les bras m’en tombent Ils ont la croissance, un taux d’endettement faible et des taux d’intérêts faibles. Je ne vois pas pourquoi ils s’insurgent contre Sebastián Piñera (le Président du Chili)“.
Ses homologues Christophe Barbier et François Lenglet abondent dans le même sens. “Et quand on voit le nombre de services publics qui ont été privatisé ces dernières années, on voit que les entreprises se portent bien, rajoute ce dernier. L’argent circule, ce qui est un signe de bonne santé économique. Bruno Le Maire serait heureux là-bas”. Devant l’incapacité de ses équipes d’apporter un éclairage satisfaisant de la situation, Marc-Olivier Fogiel, le directeur-général de BFMTV, a donc pris la décision d’ouvrir un nouveau poste de spécialiste du Chili. Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à le contacter (c’est un emploi à la pige par contre, n’espérez pas être payé bien cher pour cela…).
Sur CNews, on se demande comment autant de monde peut tenir dans un pays aussi étroit
Tous ceux qui ont déjà regardé un atlas ou une carte du monde ont remarqué que le Chili a une forme particulière, tout en longueur. Alors que dans le sens Nord-Sud, le pays fait plus de 4 000 kilomètres de long, il ne fait que 180 kilomètres de largeur (soit la distance entre Le Cloud et Bourges). Et sur cette superficie, une bonne partie est occupée par les zones montagneuses du Cordillère des Andes. Depuis près d’une semaine, CNews (anciennement iTélé) a mis en place une cellule d’investigation pour comprendre comment les 18 millions de chiliens peuvent tenir sur cette bande aussi étroite.
Du côté de la classe politique, on ne comprend pas bien mieux ce qui se passe au Chili que les journalistes. “C’est la première fois que je vois un peuple se révolter contre un régime qui n’est ni communiste, ni un dictateur arabe. Les cartes sont totalement rebattues” a dit BHL, le grand spécialiste français des révoltes populaires. Quelques personnalités de gauche et de la France Insoumise (dont l’une des membres, Raquel Garrido, est bien placé pour parler puisqu’elle est originaire du Chili) ont bien tenté d’expliquer que les chiliens se révoltaient contre la dictature du capitalisme sauvage.