Chine : Les Ouïghours et les Tibétains prêtent allégeance au Covid-19
Depuis quelques mois, on ne parle de la Chine plus que comme le pays du coronavirus. On en oublierait presque que l’Empire du Milieu a longtemps été décrié pour la gestion de ses minorités ethniques, notamment au Tibet et au Xinjiang (Ouïghours). D’ailleurs, ces deux peuples, engagés dans un bras de fer avec Pékin depuis des années, ont déposé les armes et ont prêté allégence au Covid-19.
“Le coronavirus leur a fait plus de mal en 5 mois que nous en 50 ans. On a trouvé notre maître” (Dalaï Lama)
Le leader tibétain n’hésite pas à admettre qu’il est tombé sur plus fort que lui. Le coronavirus met en émoi toute la Chine continentale alors que lui n’a jamais réussi qu’à faire “tousser” le gouvernement chinois au prix d’une lutte acharnée pour l’indépendance du Tibet.
“C’est un ennemi de l’intérieur. Sournois, vicieux et redoutablement efficace. On se soumet” a-t-il déclaré. Il a même ajouté : “Pour nous, les bouddhistes, nous avons plusieurs vies car nous croyons à la réincarnation. Mais, c’est un peu comme dans Mario Kart, on ne veut pas les gâcher inutilement non plus. Alors, on préfère qu’il reste loin de chez nous… et qu’il continue de tuer des Chinois.”
Les Ouïghours ont plus peur du Covid-19 que de l’État Islamique
Le Xinjiang, région du nord-est de la Chine, est peuplé de turcophones de confession musulmane. Ces dernières années, bon nombre de ces Ouïghours sont allés combattre pour Daech en Syrie et en Irak. Mais le djihad qu’il redoute le plus, c’est celui contre le Covid-19. “La colère d’Allah ou les chars de Bachar El-Assad, c’est rien à côté de lui. Nous, on se chie dessus”.
En tout cas, Ouïghours comme Tibétains ne sont pas au bout de leur peine, puisque, le déconfinement à peine commencé, le coronavirus recommence déjà à se (re)propager dans les grands centres urbains de l’Est du pays. À Chengdu, à Chongqing, à Pékin, à Shanghai ou à Canton, le Covid-19 repart. Espérons pour le Tibet et le Xinjiang que cette fois-ci il ne passera pas à l’Ouest…