Partenariat Public-Privé : Vinci et Eiffage obtiennent la privatisation des plages de France
La crise sanitaire a rabattu toutes les cartes. Alors que des millions de français sont attendus sur toutes les plages de France pendant l’été, le gouvernement craint une deuxième vague de Covid-19. Il a donc été décidé de confier la gestion des plages publiques à deux acteurs reconnus dans la gestion de biens publics : Eiffage et Vinci, qui exploitent déjà les autoroutes depuis 2006.
Les deux groupes auront la lourde tâche de faire respecter les gestes barrières sur toutes les plages publiques
Dans le cadre d’un partenariat Public-Privé, l’État va donc confier l’exploitation des plages publiques à Eiffage Plages et Vinci Bords de Mer, deux sociétés spécialement créées pour l’occasion. Les deux filiales des consortiums Eiffage et Vinci se verront attribuer des concessions pour la saison estivale (jusqu’en octobre), renouvelables l’année prochaine.
Elles se partageront tout le littoral français selon un découpage minutieux : Eiffage Plages gérera les plages de la Côte d’Azur et du Var, ainsi que celles de la Côte Atlantique et de la Normandie, tandis que Vinci Bords de Mer s’occupera du flan Ouest de la Méditerranée (Bouches-du-Rhône, Hérault, Gard et Pyrénées-Orientales), de la Bretagne et de la Corse. Les DOM-TOM, Paris-Plages et le Nord ne sont, pour le moment, pas concernés par cette mesure.
Distanciation physique, désinfection du sable et distribution de gel hydroalcoolique indice UV 40 sont prévus
“Le tout sera bien sûr entièrement gratuit… après s’être acquitté d’un droit d’accès à la plage” prévient le nouveau patron d’Eiffage Plages (qui est aussi l’ancien directeur d’AREA, la filiale du groupe qui gère les autoroutes en Rhône-Alpes). D’après nos sources, le modèle d’affaires sera le même que pour les autoroutes : tous les services seront gratuits mais financés par un droit de péage. Rassurez-vous le port du masque ne sera pas obligatoire car les plages, bien que privées, resteront des espaces ouverts (enfin, au moins pour cette année).
Le contrat est le fruit d’une âpre négociation avec les Ministres de l’Intérieur et de l’Économie. Mais Gérald Darmanin et Bruno Le Maire se défendent de vouloir privatiser un nouveau service public. “Dès que la situation sera revenue à la normale, vous pourrez boire votre Heineken sur la plage, comme avant” promettent-ils. En attendant, les vacanciers pourront toujours se consoler en allant visiter la “douce France” de la Creuse ou de l’Aveyron. En plus, cela leur évitera de passer du temps inutilement dans les embouteillages.