La Grèce rappelle qu’elle a encore des aéroports à vendre : “On veut bien encore un petit billet”
Alors que les 27 pays de l’Union Européenne viennent de se mettre d’accord pour un plan de relance à la hauteur de 750 millions d’euros, cela risque de ne pas suffire pour certains pays. Bien qu’elle résiste mieux que certains de ses voisins à l’épidémie de Covid-19, la Grèce fait toujours face à une forte crise économique. Et pour y pallier, elle a choisi une solution qui devrait plaire à l’UE : vendre ses infrastructures publiques.
“Nous, on n’a pas de Covid-19 mais on a des trucs à vendre” assure le Premier Ministre Grec
Kyriákos Mitsotákis, le chef du gouvernement de la République hellénique, assure y voir clair dans le jeu de l’Union Européenne. “L’Europe veut nous faire payer la note du coût de la pandémie à nous. Tout ça parce que l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, l’Espagne ou la France n’ont pas réussi à contenir ce virus” a-t-il déclaré. La Grèce est convaincue que les 750 millions d’euros du plan de relance européen vont servir à remettre à flot les économies durement touchées par l’épidémie et qu’il ne restera plus grand chose pour eux.
Comme elle ne peut pas compter sur l’Europe, les grecs ont décidé de se débrouiller par eux-mêmes en faisant ce qu’ils savent faire le mieux : privatiser leurs services publics. Depuis la vente du port du Pirée (acheté par un armateur chinois en 2016), la Grèce a appliqué à merveilles les directives européennes et a vendu d’autres infrastructures publiques… Elle serait d’ailleurs en train de rattraper la France en la matière.
Les conventions internationales leur interdit de privatiser les organes des migrants de Lesbos
Avant de se tourner vers ses aéroports, le gouvernement grec a d’abord essayé de monétiser un autre “actif”. Sa situation géographique lui permet de jouir de l’afflux massif de migrants en provenance de Syrie, d’Irak ou d’Afghanistan. Plus de 2 000 hommes, femmes et enfants s’entassent dans le camp de Moria, sur l’île de Lesbos (au large de la Turquie). La Grèce avait donc imaginé transformer ceux-ci en manne financière, en vendant leurs organes au marché noir dans les Balkans voisins. Mais le droit international leur interdit de marchander ainsi des êtres humains.
En tout cas, la Grèce dit partager l’analyse des “états frugaux” (Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark) selon laquelle l’Europe se montrait trop généreuse envers l’Italie et l’Espagne. Elle penserait même à suivre l’exemple du Royaume-Uni et de quitter l’Union Européenne. “On y pense oui, assure son Premier Ministre. En plus, comme ça, on pourra entreprendre des négociations avec la Turquie pour gérer la crise migratoire… Car l’Europe ne nous aide pas du tout à lui faire face”.