En recevant le bulletin de son fils, un ingénieur de Polytechnique apprend qu’il redouble le CM1
Alors que tous les élèves ont repris le chemin de l’école primaire ou du collège ce matin, c’est l’heure du premier bilan pour l’école à la maison. Pour les parents, cela a été l’occasion de remettre à niveau leurs connaissances. Mais aussi de constater qu’ils ont oublié beaucoup de choses. C’est le cas d’un ingénieur parisien qui, pendant deux mois, a fait tous les devoirs de son fils de CM1. En recevant les résultats du 3ème trimestre, il s’est rendu compte avec stupeur qu’il a fait plonger les notes de son enfant, qui n’a plus le niveau requis pour passer en CM2.
“Je suis ingénieur en mécanique et je ne sais plus faire une division”
Jean-Marc (c’est son nom) s’en souviendra souvent de cette année 2020. En plus d’avoir été frappé par la Covid-19, qui l’a allité pendant une semaine, puis avoir perdu plus de 20 000 euros lors de l’effondrement des bourses, il apprend maintenant qu’il n’a même pas le niveau CM1. “Lorsqu’on a divorcé l’année dernière, mon ex-femme n’arrêtait pas de me dire que j’étais un gros con. Moi, j’étais dans le déni. Maintentant, je sais qu’elle avait raison” a-t-il confié.
Mais Jean-Marc est réputé pour avoir une résilience à toute épreuve. Il n’est pas habitué à se laisser abattre et ne renonce jamais. Aussitôt après avoir reçu le bulletin de son fils, il a pris la décision de faire partie des départs volontaires de Renault (où il travaille depuis 11 ans) pour retourner sur les bancs de l’école primaire à temps plein. “Je passerai en CM2, j’en fais une affaire personnelle” affirme-t-il.
Mathématiques, orthographe, sciences… Le chantier est colossal
Jean-Marc n’a pas des lacunes seulement dans une seule matière. Au deuxième trimestre, il n’a eu la moyenne dans aucune discipline. “Il part de loin mais l’avantage, c’est qu’il a une marge de progression énorme” assure sa maîtresse. L’institutrice se dit d’ailleurs prête à donner des cours particuliers – les soirs et week-end – à ce beau quadragénaire, de deux ans son cadet.
“Je veux mettre toutes les chances de mon côté pour réussir. C’est ma scolarité et mon avenir qui est en jeu” assume le père de famille, déterminé. Quand à son fils, il n’a pas voulu répondre à nos sollicitations, préférant rester les yeux rivés sur son téléphone et Tik Tok plutôt que de nous adresser la parole.