Coupe d’Afrique des Nations : La Russie s’inquiète de l’ingérence des joueurs de Ligue 1 dans le football africain
56 joueurs : C’est le nombre de joueurs du championnat de France qui participent actuellement à la 33ème Coupe d’Afrique des Nations, au Cameroun. Du Zimbabwe à l’Algérie, presque toutes les sélections africaines comptent dans leurs rangs des joueurs venant des quatre coins de l’Hexagone : Metz, Nantes, Saint-Etienne, Troyes, Rennes, Angers, Lyon, Marseille, Paris… Une situation qui alarme la Russie.
“En terme d’ingérence, la Ligue 1 Uber Eats est bien pire que l’agence Wagner”
L’ambassadeur russe au Cameroun n’a pas mâché ses mots. Depuis des mois, la France essaye d’alerter la communauté internationale sur la présence de mercenaires russes au Mali et de la volonté de Moscou de s’immiscer dans la politique intérieure de cette ancienne colonie française. Mais pour le Kremlin, il n’en est rien.
“On a bien quelques ressortissants armés de kalachnikovs à Gao, à Tombouctou et à Bamako, ainsi qu’en République Centraficaine” assume le directeur de l’agence Wagner, incriminée, “mais nous, au moins, on ne se fait pas payer des fortunes pour faire croire aux pauvres qu’on les représente” (une référence aux Gabonais Mario Lemina et Pierre-Emerick Aubameyang, qui ont grandi en France et qui se seraient fait acheter des voitures pour jouer avec la sélection du Gabon).
Le football, arme du néocolonialisme français
La CAN, ce n’est pas que des joueurs de Ligue 1. C’est aussi des entraineurs Français. Depuis Claude Le Roy, le “sorcier blanc”, qui a fait le tour de l’Afrique dans les années 1990 et 2000, de nombreux techniciens hexagonaux ont dirigé des équipes africaines. Hervé Renard, Alain Giresse, Corentin Martins, Patrice Beaumelle… D’années en années, la liste des sélectionneurs français ayant servi en Afrique s’allonge au moins aussi rapidement que celle des militaires ayant servi au sein de l’opération Barkhane.
Quoiqu’en pense la Russie, le ballon rond est une aubaine pour Paris qui, par son intermédiaire, a trouvé le moyen de conserver la mainmise sur ce continent malgré le fait que la France soit dépassée diplomatiquement, militairement et politiquement. En somme, la Ligue 1 Uber Eats est au sport ce que le Franc CFA est à l’économie : un truc pas très efficace, ni très utile, mais dont les Africains ne peuvent plus se passer.