Mali : L’opération Barkhane bombarde une réunion suspecte de boucs “un poil trop barbus”
Quelques semaines après avoir été accusé de l’exécution de civils lors d’un mariage, les militaires français présents dans le nord-Mali se sont bien repris. L’opération Barkhane vient de mettre à sac un troupeau de chèvres du Sahel qui, selon les images rapportées par drones, mettaient en péril la sécurité de toute la région.
Il y en a même un qui aurait dit “Allahu akbar”
L’armée française a rapidement trouvé suspecte cette petite réunion aux abords d’une oasis. En observant de plus près ce troupeau, les militaires se sont rendus compte que ces sept chèvres étaient seules, sans surveillance (aucun berger n’a été aperçu aux alentours), et possédaient une longue barbiche, à la manière des salafistes. Surtout, elles étaient tournées en direction de La Mecque à l’heure de la prière, ce qui a encore jeté un peu plus de suspicion sur elles.
Si Paris a apporté tout son soutien à ses militaires, l’état-major du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso) se montre lui plus sceptique. “Ils auraient dû envoyer des hommes à pied pour les égorger. Cela les aurait rendues “halal” et on aurait pu les manger” nous a confié un cadre de l’armée tchadienne, tiraillée par la faim. Le président malien s’est quant à lui empressé d’applaudir le geste de l’opération Barkhane, par crainte que la France ne se vexe et ne l’abandonne à son triste sort.
“Et puis, elles étaient où les femmes?”
Le porte-parole de l’armée française dans le Sahel s’est livré à quelques explications sur ce qui a motivé le bombardement de cet attroupement caprin. “Les images satellites qu’on nous a ramenés montraient clairement qu’il n’y avait que des mâles. Elles étaient où les femmes? C’est une preuve de séparatisme. Leur culpabilité était donc indéniable”.
Un berger touareg de l’Azawad (nord du Mali) s’est offusqué du meurtre arbitraire de son gagne pain. “J’étais juste allé pisser. J’ai abandonné mes boucs cinq minutes et puis, quand je suis revenu, il n’y avait plus rien. Je fais comment pour vivre moi, maintenant?”. Le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad), le mouvement indépendantiste accusé d’être terroriste par Paris et Bamako, a promis de loger et de nourrir le vieil homme s’il acceptait de rejoindre leur cause.