Algérie : Le journal parodique El Manchar plaque tout et prête allégeance au roi du Maroc
“On espère vous retrouver bientôt dans une Algérie meilleure”. C’est par ces mots que le site d’informations parodiques algérien El Manchar a conclu son message annonçant la suspension de son activité, après cinq années d’existence. Lassé par les vaines promesses de la démocratie algérienne, le journal a préféré donc jeté l’éponge. Il a même décidé de renoncer à sa nationalité et de devenir marocain.
“J’en arrive même à regretter Bouteflika” assure le rédacteur en chef d’El Manchar
D’après Nazim Baya, le créateur (et rédac-chef) du site, l’Algérie est devenue une parodie d’elle-même. “Cela fait longtemps que notre pays part à la dérive mais depuis quelques mois, cela s’est acceléré. C’est une vraie fuite en avant. Un cycle infernal. Les cours du pétrole dégringolent, les gens ont faim, la censure et l’armée sont partout, … Non, vraiment moi je préfère me barrer.”
Quand on lui pose la question “pourquoi le Maroc?”, il répond tout simplement “pour le shit et les prostituées”. “Au début, j’avais pensé demander l’asile politique en France, a t-il-précisé. Mais quand je vois comment sont traités les manifestants et les journalistes là-bas, je me suis dit que je ne pouvais pas quitter une dictature pour une autre”. Alors il a choisi le voisin de l’Atlas, le frère ennemi du Maghreb (les relations diplomatiques entre les deux pays sont très tendues).
Sous le choc, c’est toute la presse parodique qui est en émoi
Les français Le Gorafi et Le Connard Enchaîné, les belges de NordPresse ou encore les américains de The Onion… Tous les sites parodiques du monde entier ont tenu à exprimer leurs condoléances à leur confrère d’Alger avec le hashtag #JeSuisElManchar, en référence à #JeSuisCharlie et le célèbre journal satirique Charlie Hebdo.
D’autres medias ont choisi d’exprimer leur soutien différemment en proposant à l’équipe d’El Manchar un CDI dans leur rédaction : C’est notamment le cas des chaînes d’informations parodiques CNews et BFMTV. Mais les algériens ne veulent pas faire de la télé et préfèrent rester dans la presse écrite. Seraient-ils prêts à accepter une proposition d’embauche du Journal Du Dimanche ou du Parisien ? L’avenir le dira…