La Turquie redemande à intégrer l’UE : “Promis, on se fera aussi discret que pendant l’Euro 2020”
Décidément, l’Euro 2020 aura prouvé que football et politique sont liés. Un peu plus tôt cette semaine, on vous parlait des considérations fiscales soulevées par le huitième de finale France-Suisse. Cette fois-ci, c’est au tour de la Turquie de faire l’actualité. Recep Erdogan est revenu à la charge concernant une possible adhésion de son pays à l’Union Européenne. Le président turc a promis que, si Bruxelles lui ouvrait les portes du marché commun, la Turquie se ferait aussi discrète que lors de l’Euro 2020, où elle a terminé dernière de son groupe, avec aucun point marqué.
“Nous sommes prêts à encaisser vos décisions comme nous avons encaissé les buts lors du championnat d’Europe”
Situé à cheval entre l’Asie Mineure et l’Europe, le pays d’Atatürk attend d’adhérer à l’UE depuis plus de 30 ans. Istanbul en a fait la demande pour la première fois en 1987. Pourtant, la Turquie attend toujours son tour, alors que d’autres pays qui n’existaient pas à cette époque sont membres de l’Union (Lettonie, Estonie, Lituanie, Slovénie, etc…). “Nous sommes une grande nation, une civilisation millénaire et, si tous les pays que nous avons jadis conquis sont rentrés dans l’Europe, alors nous aussi nous méritons d’y être” à déclaré Erdogan (la Roumanie, la Bulgarie par exemple faisaient partie de l’Empire Ottoman).
Le chef de l’AKP, le parti au pouvoir à Ankara, est même allé plus loin : “Nous nous ferons tout petit, comme nous avons l’habitude de le faire depuis que nous sommes membre de l’UEFA (Fédération Européenne de Football, à laquelle la Turquie a adhéré en 1962). L’Italie, le Pays de Galles, la Suisse… Vous pourrez tous venir chez nous pour nous ridiculiser, il y a pas de soucis… Du moment que vous repartez avec des Kurdes ou des réfugiés Syriens…”.
“De toute façon, tous nos réfugiés veulent venir chez vous alors…”
De par sa situation géographique, la Turquie se retrouve sur la route des migrants Syriens (et, dans une moindre mesure, Yéménites et Libyens) fuyant les combats. Il serait déjà plus de 5 millions en Anatolie. Et un accord entre Ankara et Bruxelles stipule que les Turcs doivent accueillir ces réfugiés et empêcher que l’Europe soit submergée par une vague migratoire sans précédents. Erdogan n’hésite pas à utiliser ce levier de négociation.
Bref, tout ceci n’augure rien de bon. Notre bonne vieille Europe continue de se déchirer et la construction européenne a du plomb dans l’aile. En tout cas, si la Turquie ne fait pas encore partie de l’UE, certains turcs sont, eux, déjà présents chez nous. C’est notamment le cas de Burak Yilmaz, l’attaquant du LOSC (Lille Olympique Sporting Club), et l’association musulmane Millî Görüs.