Variant brésilien de la Covid-19 : Le gouvernement interdit le Bois de Boulogne
La situation sanitaire du Brésil ne cesse d’inquiéter. Afin d’empêcher que le variant brésilien du coronavirus ne se répande en France, Jean Castex et Olivier Véran ont décidé d’interdire la fréquentation du Bois de Boulogne – même à ceux qui habitent à moins de 10 kilomètres -. Ses nombreux travailleurs et travailleuses du sexe originaires du Brésil crient au scandale.
Les prostituées et les travestis brésiliens se sentent discriminés
Aldo – devenu Rafinha en 2017 après une opération en Suisse – ne décolère pas. Pour cette grande habituée des passes au Bois de Boulogne, la décision du gouvernement est tout bonnement discriminatoire et insensée. “Depuis un an, ils essayent déjà de tuer la culture : les cinémas, les théâtres, les salles de concerts… Ils ont aussi fermé les bars et les boites de nuits. Et voilà que c’est notre tour. On nous sacrifie sur l’autel des gestes barrières”.
La représentante syndicale des Prostituées Sud-Américaines du Bois de Boulogne (le PSABB, leur organisme, compte près de 300 membres) trouve surtout injuste que seules les Brésiliennes soient ciblées. “Les Bulgares ou les Sénégalaises, elles, on les laisse travailler dans leurs camionnettes, hein? Pourtant, que je sache, il y a la Covid-19 chez eux aussi, non?”. Son syndicat a annoncé avoir d’ores et déjà porté plainte contre l’État français pour racisme. Gilles-William Goldnadel sera leur avocat.
Le Parc des Princes pourrait également être concerné
Le Bois de Boulogne n’est pas le seul endroit où des Parisiens entretiennent des relations tarifés avec des Brésiliens. C’est aussi le cas au Parc des Princes et au Camp des loges (le camp d’entrainement du Paris-Saint-Germain). Et au PSG, les passes sont très chères, puisqu’on y trouve notamment le joueur le plus cher de l’Histoire : Neymar. Né dans l’État de Sao Paulo il y a 29 ans, le capitaine de la Seleçao (la sélection nationale du Brésil) a coûté 222 millions d’euros au club de la capitale en 2017.
De son côté, le président brésilien Jair Bolsonaro trouve lui aussi la décision du gouvernement français indigne. Selon lui, elle serait même illégale puisqu’elle est contraire à l’accord de libre-echange que l’Union Européenne a signé avec le Mercosur (le Marché commun d’Amérique du Sud, dont fait partie le Brésil). Cependant, que le San Theodoros (autre membre du Mercosur et voisin du Brésil) se rassure : il n’est pas question pour Paris de réserver le même sort aux produits phytosanitaires santheodoriens qu’aux travailleuses du sexe brésiliennes.