Pour sortir de la crise, Marseille adopte la Covid-19 comme monnaie locale
La propagation du coronavirus en France a obligé le Président lui-même de prendre la parole pour annoncer des mesures drastiques dans plusieurs villes de France (un couvre-feu de 21 heures à 6 heures du matin). Parmi les régions concernées, on retrouve Marseille, durement touchée par cette deuxième vague. Mais la maire ne veut pas céder à la panique pour autant. Elle et son équipe municipale ont décidé de faire preuve de résilience et d’adopter une monnaie locale afin de relancer l’économie.
Michèle Rubirola : “À Marseille, on n’a pas d’argent mais on a des idées”
La troisième ville de France (nous considérons que Lyon est la deuxième ville du pays, un point c’est tout) n’est pas que la cité du désormais célèbre Professeur Raoult. Elle est aussi celle de la débrouille, du système D et des surprises (rappelons que l’OM a quand même gagné la Ligue des Champions en 1993 avec Jean-Jacques Eydelie dans l’équipe). Pour se sortir de la spirale négative dans laquelle le coronavirus l’a plongé, l’équipe municipale a eu une idée : adopter la Covid-19 comme monnaie locale.
Les monnaies locales sont des instruments de plus en plus prisés par les municipalités et Marseille ne sera pas la première à s’en doter. En la relocalisant, cela a pour objectif de redynamiser l’économie tout en privilégiant les cycles courts. C’est donc également bon pour le climat et l’écologie. L’idée va donc sans doute faire des envieux chez les maires EELV, qui n’ont plus de pistes cyclables à faire.
La mairie espère que les marseillais joueront le jeu
“La Covid-19 est déjà en circulation à Marseille depuis des mois. L’adopter comme monnaie locale, ce n’est finalement que lui donner la place qu’elle mérite” assure Benoît Payan, le premier adjoint au maire. Mais pour que cela soit un succès, l’hôtel de ville prévient qu’elle a besoin de la coopération de tous ses habitants. La Covid-19 doit circuler rapidement et massivement dans toute la métropole. Cela implique de payer le plus possible en espèces (Visa et Mastercard ne permettent pas, pour le moment, de payer dans cette nouvelle monnaie) et de s’agglutiner dans toutes les grandes surfaces et magasins participants.
“Entre les gestes barrières et relancer l’économie locale, il faut choisir!” argue un tract de la ville qui sera distribué dans les 16 arrondissements de Marseille mais aussi dans certaines municipalités de la banlieue proche (Marignane, Cassis, La Ciotat, Allauch). Mais la Covid-19 (la monnaie, pas le virus) laisse sceptiques les communautés Corse, Algérienne et Comorienne de la ville, qui se demandent comment elles vont pouvoir désormais envoyer de l’argent dans leur pays d’origine.