Canada : Les énergies fossiles et les gaz à effet de serre se félicitent de la réélection de Justin Trudeau
Hier, la premier ministre canadien Justin Trudeau a été réélu (de justesse) pour un deuxième mandat. Si les résultats très serrés lui ont donné un pays divisé à diriger (l’opposition conservatrice est renforcée et les indépendantistes du Québec font une percée au niveau fédéral), le chef du parti libéral s’est trouvé rapidement des alliés de poids, en la personne des gaz à effet de serre, des énergies fossiles et des industries polluantes.
En terme de CO2 par habitant, le Canada est un des pays les plus polluants de la planète
Au niveau mondial, le Canada est un gros producteur de pétrole et de gaz, comme il y en a plein d’autres sur le globe. Mais ce sont surtout les sources et les méthodes d’extraction qu’il utilise qui posent question, car elles sont très polluantes. Le pétrole canadien vient en effet des sables bitumineux d’Alberta, qui impliquent de déforester et de brasser des tonnes de terres. Son gaz, quand à lui, est du gaz de schiste. Et l’on sait bien que la fracturation hydraulique (procédé utilisé pour extraire celui-ci) est désastreuse en terme environnemental (notamment à cause de la pollution des nappes phréatiques).
Comme l’atteste le récent projet de pipeline que le gouvernement Trudeau a défendu, la lutte contre les energies fossiles ne semblent pas une priorité. La baisse des gaz à effet de serre non plus d’ailleurs. Car, comme le premier ministre l’a expliqué dans son discours de victoire. “I want make our planet warm again”. Passant de l’anglais au français, les deux langues officielles du Canada, il a rajouté : “Nous n’avons pas peur du réchauffement climatique. Ici, il fait -30 pendant 3 mois, alors au contraire, ça nous arrange… Les réfugiés climatiques ? Nous avons la place pour les accueillir. S’il le faut, on pourra toujours couper des arbres ou chasser les inuits pour leur faire de la place…”.
Une victoire serré et étriqué pour l’Emmanuel Macron canadien
Jeune, beau gosse, gouvernant à l’opportunisme, sans réels programmes ni convictions politiques, … Les parallèles avec Emmanuel Macron ne manquent pas. Ni avec l’ancien Président des États-Unis Barack Obama non plus (d’ailleurs, ce dernier lui avait apporté tout son soutien pendant la campagne). Comme le locataire de l’Elysée, Justin Trudeau a récemment du faire face à des allégations de copinage, voire même de corruption. Mais heureusement, cela ne lui a pas coûté la victoire.
Parmi les enseignements de ces élections, on notera le résultat décevant des écologistes : le Parti Vert ne remporte aucun siège de députés. On souligne également la très nette progression du Bloc Quebecois, parti indépendantiste, qui, à l’heure où les revendications régionalistes sont criminalisées, envoie un message fort au reste du monde.