Bayer dépose le brevet d’un médicament contre un cancer que Monsanto n’a pas encore lancé

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C’est le premier couac de l’union improbable du laboratoire pharmaceutique Bayer avec le géant de l’agro-chimie Monsanto, unis au sein du groupe Bayer-Monsanto depuis l’année dernière. Le premier serait allé trop vite, en déposant un brevet pour un nouveau médicament révolutionnaire contre un type de cancer qui n’existe pas encore.

Bureaux du laboratoire pharmaceutique Bayer

Bayer s’est rendu compte de son erreur au moment de l’enregistrement de son brevet

Le directeur de l’innovation du laboratoire pharmaceutique allemand (basé à Leverkusen en Rhénanie-du-Nord-Westphalie) s’est aperçu de cette maladresse lors du dépôt du brevet. Mais, la première partie du dossier ayant déjà été téléversée par sa secrétaire, Mathias Derrick (dont le frère vient d’être nommé à une haute fonction en France) a préféré ne pas faire machine arrière, afin qu’un “concurrent mal attentionné” ne lui pique ce brevet.

Dans l’industrie pharmaceutique, tout le monde n’a pas autant de valeurs et de déontologie que Bayer, a-t-il déclaré. Nous, nous faisons ça pour soigner les gens et sauver des vies. Mais tous nos concurrents créent des médicaments pour mieux les vendre, et s’enrichir. Et ils n’auraient aucun remords à nous nous voler le brevet s’ils le pouvaient“. Lorsqu’on lui a demandé si ce médicament sera distribué gratuitement, puisqu’apparemment son entreprise ne ferait pas ça pour l’argent, il n’a pas souhaité nous répondre…

Monsanto rassure sa maison-mère en promettant de rendre ce médicament indispensable d’ici cet été.

Mais si Bayer s’est excusé pour ce “manque de communication grave“, Monsanto, l’entreprise qu’elle a racheté en 2018, a volé à son secours. En effet, l’inventeur du glyphosate assure pouvoir être capable de faire de ce nouveau médicament le prochain “best seller” des pharmacies rapidement.  Son chef de la communication, que nous avons contacté par téléphone, nous a déclaré ceci : “Nous pourrons lancer le cancer le mois prochain. On est en train d’opérer les derniers tests dans notre grand laboratoire en Amérique du Sud. Et nous allons mettre sur le marché une version très virulente. On n’avait pas prévu de libérer cette souche très dangereuse, mais nous n’avons plus le choix. Nous devons nous adapter à l’urgence de la situation : maintenant que le médicament existe, les médecins ne peuvent pas attendre plusieurs mois pour le prescrire“.

Afin d’aider le groupe Bayer-Monsanto à financer ce lancement express, beaucoup d’États ou d’organisations internationales ont proposé leur aide. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) s’est dite prête à consacrer une partie de son budget 2019 à cela. Les députés français aussi se disent prêt à faire un geste, en leur reversant une partie de la taxe De Gaulle créée en Octobre dernier (aussi appelée “frais de fonctionnement de l’héritage du Général De Gaulle”). Visiblement, les parlementaires n’ont pas oublié la générosité qu’avait fait preuve à leur encontre la multinationale cet été.


Sébastien Mayoux est le créateur du Connard Enchaîné, ainsi que son Rédacteur en Chef. Il a créé ce site pour pouvoir enfin être drôle. En effet, dans la vraie vie, ses blagues n'ont jamais fait rire personne, malgré plusieurs tentatives... Il est également l'auteur de plusieurs thrillers. Découvrez-les ici.