Non interdiction du glyphosate : les députés remercient Monsanto d’avoir payé leurs vacances
L’Assemblée Nationale vient, une nouvelle fois, de refuser d’inscrire l’interdiction du glyphosate dans la loi Agriculture, pourtant promise par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle. Tard dans dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 septembre, 42 députés ont en effet voté contre, tandis que seulement 35 se sont prononcé en faveur de cette mesure.
Monsanto a invité les députés à passer plusieurs jours sous les tropiques ; les parlementaires leur renvoie l’ascenseur.
Si le bien fondé de la décision de ne pas vouloir interdire le glyphosate, cette substance produite par Monsanto et dont la toxicité n’est plus à prouver, peut paraître ubuesque, les parlementaires l’assument. Pour eux, ce vote était avant tout l’occasion de remercier l’entreprise de l’agroalimentaire pour leur avoir permis de passer des vacances d’été 2018 mémorables.
En effet, le groupe Bayer-Monsanto a invité l’ensemble des parlementaires français (mais aussi d’autres pays) a passer des vacances au San Theodoros, ce petit pays d’Amérique du Sud que l’entreprise a racheté un peu plus tôt cet été. Pendant plusieurs jours, sous le soleil de l’équateur, les députés ont troqué leurs costumes-cravates pour des bermudas en toiles et des chemises à fleurs, et ont festoyé. Au programme : alcool à gogo, montagnes de caviars, et filles en tenues légères. Comme l’avoue l’un des convives (dont l’identité est restée secrète) : “C’était les meilleurs vacances de ma vie. Cela faisait des années que je n’avais pas connu ça… Depuis les soirées Bounga Bounga de Berlusconi, ou les apéros coquins chez DSK en fait…”
L’Etat refuse qu’une enquête pour corruption soit ouverte.
Les 42 députés ayant voté contre l’interdiction du glyphosate étant tous issus de la majorité présidentielle (36 parlementaires de La République En Marche, auxquels s’ajoutent 4 membres du parti Les Républicains, un du Modem et un autre de l’UDI), l’opposition a aussitôt demandé à ce qu’une enquête pour corruption soit ouverte. Mais le Conseil Constitutionnel a aussitôt rejeté cette requête, qu’il juge non fondée, voire même insultante pour les parlementaires, car elle remet en cause leur capacité de réflexion et de libre arbitre.
Emmanuel Macron s’est même empressé de commenter ces suspicions. “Prétendre que des députés de l’Assemblée Nationale, représentant le peuple français, et élus de la République, pourraient se laisser corrompre avec deux ou trois verres de champagnes, et quelques bikinis affriolants, est une honte ! “. Le Président s’est même laissé aller à un petit pic vers l’un de ses anciens concurrents dans la course à l’Elysée : “Je ne dis pas que cela a jamais existé. Mais François Fillon n’est plus député alors…”
En attendant, devant cette inaction des pouvoirs publics face à l’empoisonnement que subit l’agriculture de la part du groupe Bayer-Monsanto, nous vous conseillons, pour votre santé, de fumer des cigarettes plutôt que de manger des fruits et légumes.