Les GAFA crient au complot : “Youporn non plus ne paye pas ses impôts en France, et tout le monde s’en fout”

Alors que le grand débat national promis par Emmanuel Macron vient de débuter, la fiscalité reste au centre des préoccupations des français, et des gilets jaunes. Ce sont surtout les grandes multinationales, comme les GAFAN (Google, Apple, Facebook, Amazon et Netflix), qui sont pointées du doigt. Elles sont en effet accusées d’optimisation voire d’évasion fiscale, c’est à dire de ne pas payer (tout) leurs impôts en France. Mais, selon ces entreprises, elles ne seraient pas les seules, et crient à l’injustice. D’après elles, les sites pornos iraient encore plus loin, en toute impunité. Nous allons donc voulu enquêter sur le sujet, et voici le résultat de notre “enquête coup de poing”.

En matière d’impôts, l’industrie du porno pratiquerait la sodomie sans consentement

Youporn, Pornhub, Redtube, Xnxx, Xhamster… (notez au passage notre fine connaissance des acteurs de ce marché – c’est un pote qui nous en a parlé). Depuis des années, les sites à contenus pornographiques sont entrés dans les habitudes des internautes hexagonaux (consultez cette étude très intéressante pour vous en convaincre : Quel est le profil type du visiteur français sur Pornhub ?). Avec internet, le porno a lui aussi adopté le streaming et le tout gratuit. Fini les films scénarisés de 90 minutes, sur VHS ou DVD, et dans lesquels Clara Morgan appelait un plombier pour se faire examiner la tuyauterie (on salue au passage Sébastien Thoen, ancien terroriste reconverti en présentateur du Journal du Hard), maintenant le porno se consomme en ligne, et dans des vidéos courtes de quelques minutes seulement. Ces millions de visites mensuelles sont ensuite monétisées par la publicité, vendue à prix d’or.

Vous l’aurez compris, les internautes français sont au cœur d’un threesome, un plan à 3, avec l’américain Youporn et le japonais Pornhub (les deux mastodontes du marché). Une partouze même, si l’on rajoute les autres acteurs de l’industrie. Chaque année, des millions d’euros sont générés par le porno, grâce aux clics intempestifs des français sur les bannières et les popups présents sur ces sites-ci. D’après nos calculs, le chiffre d’affaires des plateformes pornographiques réalisé dans l’Hexagone dépasserait de loin celui d’Amazon, Facebook et les autres GAFA (Apple et Google). Et bien sûr, cela en ne payant aucun impôt en France.

Sites porno et fiscalité : Bercy dit “Merci qui? Merci Jacquie et Michel”

Mais heureusement, certains jouent le jeu. C’est le cas de Jacquie et Michel, le site français, spécialisé dans le porno amateur. Domicilié dans la région de Toulouse, l’entreprise propriétaire de celui-ci déclare tous ses revenus, et paye ses impôts en France. Une exemplarité rare dans le monde du X, qu’a tenu à souligner Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Compte publics : “En matière de fiscalité, les Finances Publiques et Jacquie et Michel : c’est un rapport consenti. Et c’est la seule entreprise du porno qui a accepté se faire pénétrer par la justice fiscale“. Aller sur Jacquie et Michel plutôt que Youporn (et les autres) serait donc un geste citoyen qui ferait du sens. Et peu importe si les actrices et les acteurs sont amateurs, et donc moins “excitants” qu’ailleurs : au moins, cela contribue à l’effort national.

Nous avons voulu creuser un peu plus la question, et la mettre en adéquation avec des considération économiques ou sociologiques, mais nous n’avons pas réussi à trouver de “spécialistes de la question“. Nous avons ainsi découvert que les statistiques montrent que les français passent des heures sur les sites porno chaque mois, mais qu’aucun d’entre eux n’y va, apparemment, dans un but analytique ou pédagogique.