Syrie : L’ONU autorise le vaccin AstraZeneca comme arme chimique
Alors que la Syrie est toujours enlisée dans une guerre sans fin, la communauté internationale n’en finit pas de chercher une issue à ce conflit meurtrier. Les Nations Unies misent sur les armes non conventionnelles – jadis conspuées par tous – pour accélérer la sortie de crise. Mais attention, il ne sera pas question ni pour Bachar el-Assad et ses alliés (la Russie et l’Iran), ni pour l’État Islamique d’en faire usage.
C’est une récompense donnée à Al Nosra pour avoir “fait du bon boulot”
Parmi les forces insurgées, qui combattent le régime baassiste de Damas depuis 2011, on compte de valeureux guerriers galvanisés au salafisme wahabite (une vision tolérante et pacifiste de l’islam provenant d’Arabie Saoudite) et aux armes de l’OTAN. Ces factions rebelles liées à Al Qaida (le Front Al Nosra, rebaptisé Jabhat Fatah al-Sham) font, de l’aveu même d’un membre du Conseil Constitutionnel français (Laurent Fabius, pour ne pas le nommer), du “très bon boulot dans sa lutte contre Bachar”. L’ONU souhaite donc les récompenser pour leur abnégation et, surtout, les aider.
Daesh, de son côté, n’y aura pas le droit. “En revanche, ils pourront continuer d’utiliser les cimenteries de Lafarge et les puits de pétrole de Total pour se financer et acheter des armes saoudiennes” a tenu à rassurer le Quai d’Orsay. Le calife de l’État Islamique a chaleureusement remercié le ministre des Affaires Étrangères français pour sa bienveillance. De son côté, Riyadh a été également autorisé à utiliser ces mêmes armes chimiques contres les Houthis au Yemen. Une décision dont se félicite Mohamed Ben Salman et son père, le roi Salman ben Abdelaziz Al Saoud.
L’armée syrienne crie à l’injustice : “Nous utilisons le vaccin russe Sputnik V mais il ne tue personne”
En terme d’armes chimiques, tous les pays ne sont pas égaux. Tout le monde ne peut pas compter sur Big Pharma pour leur en fournir. Si le labo anglo-suédois Astra Zeneca a réussi à mettre au point une arme éminemment efficace, qui provoque des thromboses chez des personnes en bonne santé, d’autres laboratoires pharmaceutiques n’ont pas ce savoir-faire. Ainsi, la Russie a développé un vaccin contre la Covid-19 sûr et sans effets secondaires : Sputnik V. Et la Syrie, alliée de Moscou, utilise justement celui-ci pour vacciner sa population. Dommage pour elle.
L’Iran, autre partenaire de Bachar el-Assad, a d’ores et déjà annoncé qu’il planchait sur la création lui aussi d’un nouveau vaccin, en collaboration avec Cuba et le Venezuela. “Ce n’est pas vraiment pour l’utiliser comme arme chimique” annonce Teheran. “Mais si on veut un jour que des Chiites aient la chance d’être vaccinés, nous n’avons pas d’autres choix que de développer notre propre solution”. Le Moyen-Orient est en effet déchiré depuis des années entre une guerre fratricide entre les deux courants de l’islam, Chiites et Sunnites (et l’Occident semble avoir pris fait et cause pour les seconds). Pour en savoir plus sur ce sujet, découvrez ce conflit autrement, via un polar d’espionnage dont l’intrigue se déroule dans le gouvernorat d’Alep.