Selon la CNIL, le prolongement du confinement n’est pas conforme à la RGPD : “Il n’y a pas eu consentement”
Cela fait déjà plus d’une semaine qu’Emmanuel Macron a annoncé le prolongement du confinement jusqu’au 11 mai. Oui mais voilà. Selon la CNIL (Commission National de l’Informatique et des Libertés), cette décision ne serait pas conforme aux règles européennes en vigueur. En effet, d’après le RGPD (Règlement Général de Protection des Données), le consentement doit être éclairé, équivoque et reccueilli de manière non forcée. Or, concernant la prolongation du confinement pour 4 semaines supplémentaires, il n’y a eu aucun recueil de consentement.
La France, cette CERFA Nation qui fait trembler le monde entier
On connait tous l’amour de la France pour les lois, les règles, les alinéas, les procédures, et tout… On n’a tous dû un jour affronter cette folie bureaucratique, un peu comme Astérix et la “maison des fous” dans les Douze Travaux. Et bien sachez que cette CERFA Nation (en référence au Centre d’Enregistrement et de Révision des Formulaires Administratifs qui régit toutes nos procédures) n’est pas le cauchemar que des contribuables français. En effet, il fait trembler jusque les géants de l’internet, les GAFA, à qui l’Hexagone veut imposer une réglementation stricte (et même une taxe).
La France est en première ligne depuis des années sur le sujet de la protection des données informatiques. Au niveau national, la CNIL et la loi Informatique et Libertés veillent au grain depuis plus déjà plus de 40 ans (1978). Sur le plan européen, elle est aussi une des locomotives qui ont permis l’adoption du RGPD en 2018 dans l’Union Européenne.
“Sur l’appli StopCovid, il y aura une popup de consentement” rassure Cédric O
Le secrétaire d’État chargé du numérique promet que, si La République En Marche n’a pas obtenu le consentement des français avant la prolongation du déconfinement, ce n’est que parce que le gouvernement a été pris par l’urgence. Mais il se veut rassurant : dans l’application StopCovid, en cours de développement par l’INRIA, il y aura bien une popup. “Vous pourrez accepter que l’on vous trace, que l’on vous flique, que l’on revende vos données, que l’on se fasse de l’argent sur votre dos… Bref, ce sera comme sur les sites internet et tout sera conforme à la RGPD“ promet-il.
L’explication de Cédric O a rassuré certains défenseurs de la protection des données personnelles comme les équipes de Qwant, le moteur de recherches qui respecte la vie privée. Mais il a également rassuré la DGSI et les services de renseignements des préfectures de police car cette application va leur permettre d’espionner plein de citoyens. “Si seulement on avait eu ça pour les gilets jaunes” a d’ailleurs déclaré, presque aigri, le préfet Lallement.