Achat local en Auvergne-Rhône-Alpes : Embêté, Laurent Wauquiez hésite entre du Cantal ou du Beaufort
Le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes a fait des circuits courts son nouveau cheval de bataille. Mais Laurent Wauquiez est bien embêté car, étant à la tête d’une région qui s’étend sur presque 70 000 kilomètres carrés, il se rend compte qu’il est difficile de promouvoir l’achat local à l’échelle d’une zone plus grande que certains pays comme la Suisse ou la Belgique.
“Moi, j’aime autant le Cantal que le Beaufort, autant l’aligot que la tartiflette et l’andouillette que les ravioles. Alors comment choisir?”
Le natif du Puy-en-Velay est un bon vivant. C’est une image qu’on n’a pas vraiment de lui, et pourtant. Bien qu’il ait rejoint Les Républicains (qui s’appelait à l’époque encore l’UMP) sous Nicolas Sarkozy, il rappelle qu’il a une grande admiration pour Jacques Chirac et son amour de la bonne chaire ou du terroir. Et Laurent Wauquiez est servi puisque la région qu’il dirige comporte bon nombre de produits régionaux. Trop même, puisqu’il ne sait plus lesquels choisir.
Car l’élu de droite ne veut fâcher personne. Auvergne-Rhône-Alpes est composée de 12 départements, qui chacun ont leurs spécialités et leur fierté régionale : le reblochon ou le Beaufort en Savoie, l’andouillette ou le Beaujolais dans le Rhône, les poulets de Bresse dans l’Ain, les ravioles dans le Dauphiné, la Fourme d’Ambert ou le Bleu d’Auvergne dans l’ancienne région du même nom… Sans compter toutes les autres cuisines traditionnelles d’Ardèche, d’Allier, de Haute-Loire, de Drôme ou du Puy-de-Dôme. Et on sait que Auvergnats comme Rhônalpins sont très chauvins et ne pardonneront pas à Laurent Wauquiez de ne pas les choisir eux.
En fait, c’est toute la réorganisation des régions françaises qui pose question
On se souvient tous de la réforme territoriale de 2015. À l’époque, le gouvernement de François Hollande avait choisi de faire passer la France de 22 à 13 régions. Outre Auvergne et Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées avaient également fusionnées. De même que le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie ou encore la Bourgogne et la Franche-Comté. Cette globalisation de l’échelle régional n’est pas forcément compatible avec l’achat local et les circuits courts.
Si nous sommes tout-à-fait conscients que le problème qui se pose au président de la région AURA (Auvergne-Rhône-Alpes) est complexe, nous nous permettons cependant de rappeler que les produits locaux ne concernent pas que les fruits et légumes ou l’alimentation. En effet, nos régions ont du talent également lorsqu’il s’agit d’artisanat ou de culture. On conseille donc à Laurent Wauquiez la lecture de deux romans écrits par un Rhonalpin et dont l’intrigue se passe en Rhône-Alpes : l’un se déroule en partie en Savoie (avec des passages à Lyon et à Bourgoin-Jallieu), tandis que l’autre le conduira dans l’Ain et dans la banlieue lyonnaise.