Mobilisation contre la réforme des retraites : “Nous, tout ce qu’on veut c’est avoir les moyens d’être de droite”
Alors que le gouvernement essaie de profiter du salon de l’agriculture pour faire diversion et faire oublier le débat sur les retraites, les français ne sont pas dupes. Ceux qui manifestent depuis des semaines pour demander le retrait de la réforme d’Emmanuel Macron – aidés par l’opposition et la centaine d’amendements déposés par les parlementaires de La France Insoumise -, continuent de se mobiliser.
Cette France qui veut continuer “à rouler au diesel et fumer des clopes”
Pour reprendre la formule d’un certain Benjamin Griveaux, ex-futur maire de Paris. D’après certains manifestants que nous avons rencontré, ceux qui se mobilisent contre la réforme de retraites sont loin de tous se revendiquer gilets jaunes. “Nous, le RIC, le communalisme, la démocratie directe, on en a rien à foutre. Tout ce qu’on veut, c’est juste pouvoir changer notre 4×4 et aller manger des petits fours aux réunions syndicales”, assure un membre de la CGT, qui a préféré conservé l’anonymat.
L’un de ses confrères de FO va même plus loin : “Vous croyez vraiment qu’on serait devenu de gauche si on avait su que ça nous appauvrirait ? Les régimes spéciaux, c’est nous! On n’y touche pas. Sinon, on va faire comme les agriculteurs, on va faire un chantage au suicide, vous allez voir.”
La classe politique fait la sourde oreille et fustige ceux “qui ont mal travaillé à l’école”
Pour LREM et BFM TV, les cheminots et tous ceux qui sont en première ligne sur la bataille des retraites n’ont que ce qu’ils méritent. “Dans la vie, tout est une question de choix. Et eux n’ont pas fait le bon. Alors qu’ils assument! Par exemple, il n’est pas question de supprimer le régime spécial des députés. Qu’est-ce qui les empêchaient d’intégrer l’Assemblée Nationale plutôt que la SNCF ? Mais bien sûr, cela demande de bien travailler à l’école…”
Les partis d’opposition, des Républicains au PS, en passant par le Modem, abondent dans le même sens. Pour François Bayrou : “De toute façon, on connait la facilité des français à protester contre tout et rien. Hier, c’était sur les ronds points, aujourd’hui, c’est dans les rues. Demain, ce sera sans doute, ailleurs. Nous, on a un pays à gérer, on n’a pas le temps de s’occuper de ces balivernes”. Pas sûr que cela fasse plaisir aux manifestants et aux leaders syndicalistes.