L’État espère créer 100 000 emplois en implantant de nouveaux passages-piétons

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“Je traverse la rue, et je vous en trouve”.

C’est ce qu’avait affirmé Emmanuel Macron samedi dernier à un jeune horticulteur, qui avait admit ne pas avoir de travail au Président de la République. Si cette petite phrase a d’abord fait rire et suscité beaucoup de railleries dans les médias (rappelons que ce n’est pas la première fois que le pensionnaire de l’Elysée fait la Une de l’actualité avec l’une de ses sorties médiatiques, c’est même un habitué des petites phrases qui font le buzz), elle pourrait, en fait, annoncer un vrai coup de force du gouvernement.

Macron veut aider les francais à traverser la rue pour retrouver un emploi

En aidant les français à traverser la rue, Macron souhaite réduire le chômage !

Si l’inversion de la courbe du chômage, tant désirée par l’ancien Président François Hollande, a été observé il y a quelques mois, il est une autre maraude des politiques qui tarde à venir : une baisse durable et pérenne du chômage, qui rappellerait celui d’avant la crise financière de 2008. Mais c’est sans compter sur la créativité de La République En Marche. En effet, s’il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi (d’après Emmanuel Macron), alors pourquoi ne pas amener les quelques 6 millions et demi de chômeurs (9,1% de la population active) de l’autre côté de la rue, afin que tous retrouvent une activité professionnelle ?

C’est en tout cas ce que prévoit le gouvernement avec son plan “100 000 emplois d’ici fin 2018” : Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires (en charge des villes), et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, ont annoncé ce matin avoir mandaté les sociétés Eiffage et Vinci (deux entreprises bien connues pour être t̶r̶o̶p souvent dans les bons coups) pour créer plus de 4 500 nouveaux passages piétons d’ici la fin de l’année. Ils espèrent ainsi créer près de 100 000 emplois, en concentrant ces efforts dans les grands centres urbains que sont Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Grenoble, Nice ou encore Nantes. Si certains défenseurs du monde rural s’offusquent qu’une nouvelle fois, avec cette mesure, l’État ne s’intéresse pas aux campagnes, pourtant elles aussi durement touchées par le chômage, le reste de la classe politique a plutôt bien accueilli cette annonce.

Une décision qui remet sur le devant de la scène les théories de Keynes, et l’importance de l’investissement public.

Pour les économistes, cette mesure est un signal fort envoyé aux observateurs politiques du monde entier. Dans une économie mondialisée, où le libéralisme est devenu la norme et semble avoir relégué l’État aux services de la finance, cette décision pourrait faire jurisprudence. En effet, en investissant dans l’aménagement des villes, les pouvoirs publics redeviennent un acteur économique de premier plan, capable de créer bien plus d’emplois que les lois du marché elles-mêmes.

Pour José Le Rouge, économiste reconnu, surnommé “le Ché” dans le milieu, cette décision marque le retour en force du Keynésianisme, théorie inventé par John Maynard Keynes au début du siècle dernier et selon laquelle, l’État peut créer de la croissance en investissant dans l’économie.

Alors que les plus pessimistes nous répètent sans cesse que le monde court à sa perte, tout n’est pas encore perdu, et Emmanuel Macron semble bien être l’un des acteurs de ce changement.


Sébastien Mayoux est le créateur du Connard Enchaîné, ainsi que son Rédacteur en Chef. Il a créé ce site pour pouvoir enfin être drôle. En effet, dans la vraie vie, ses blagues n'ont jamais fait rire personne, malgré plusieurs tentatives... Il est également l'auteur de plusieurs thrillers. Découvrez-les ici.