1er Mai : La Fête du Travail va-t-elle sauver le système des retraites?
Lors du dernier séminaire gouvernemental, l’information ne fut ni démentie ni confirmée. Et pourtant, selon l’entourage d’Emmanuel Macron, les services du ministère du Travail envisageraient de transformer le 1er mai, en jour travaillé afin de financer la réforme des retraites. Cette réforme emblématique de l’acte deux du quinquennat devrait être dévoilée au cœur de l’été.
Cette annonce est bien accueillie par les représentants patronaux…
Comme le rappelle le président du MEDEF Geoffroy Roux de Baizieux : “après la canicule de 2003, le gouvernement décida que chaque salarié devait travailler gratuitement le lundi de Pentecôte afin de financer la dépendance des personnes âgées handicapées ”.
Une position partagée par le président de la CGPME (Confédération des Petites et Moyennes Entreprises). Selon François Asselin (à ne pas confondre avec François Asselineau, l’homme du FREXIT aux Européennes), en 2017, “cette seule journée de solidarité a permis de reverser plus de 2,3 milliards d’euros au financement de la dépendance”. Avec un sourire malicieux, il ajoute, “les salariés de ce pays qui seront, tôt ou tard, des retraités impotents voire grabataires, doivent prendre conscience de leur responsabilité individuelle en la matière”. En effet, chaque année, l’alcool, le tabac et les chansons des Enfoirés causent des milliers d’AVC (Accidents dus à la Vieillesse et à la Canicule).
… Les syndicats et les français sont un peu plus mitigés!
Actuellement, le financement des retraites relève à la fois des salariés et des entreprises, par le versement des cotisations sociales patronales et salariales. “Ce système partiaire est équilibré, pourquoi vouloir le changer ?” rétorque l’un des négociateurs de la CGT. Toujours ces salauds de pauvres qui ne veulent pas travailler gratuitement. Une honte.
Du côté de la population, cette idée n’est pas non plus très bien accueillie. En effet, le 1er Mai était certes un jour férié (Fête du Travail), mais aussi (et surtout) un jour où des milliers de français pouvaient descendre dans la rue. Et on sait à quel point nos concitoyens sont attachés à ces manifestations (cela fait même partie du patrimoine mondial). Sans compter que les gilets jaunes risqueraient de voir d’un mauvais oeil le fait de perdre une nouvelle occasion de manifester leur mécontentement contre la politique du gouvernement. Même si, d’un autre côté, Macron, avec cette mesure, réussirait tout de même la prouesse de résoudre le problème du financement des retraites tout en n’accentuant pas la pression fiscale, tant décriée par ces mêmes gilets jaunes.
Cet article a été écrit sur proposition d’un de nos lecteurs, qui nous généreusement soufflé (et même un peu plus que ça) l’idée. On l’en remercie beaucoup.