Emmanuel Macron, président de la République française depuis 2017, se caractérise par une approche économique qui emprunte à différents courants de pensée. Son parcours personnel – de l’ENA à la banque Rothschild, puis au ministère de l’Économie sous François Hollande – a façonné une vision économique hybride qui défie les catégorisations traditionnelles. Souvent décrit comme “ni de droite, ni de gauche”, Macron puise dans diverses traditions économiques pour construire sa politique.
I. Le socle libéral de la pensée macronienne
Au cœur de la vision économique de Macron se trouve un socle libéral affirmé. Cette influence se manifeste par plusieurs aspects, à commencer par la tant décriée priorité accordée à l’entreprise comme moteur de création de richesse et d’emplois.
Il a aussi clairement marqué sa volonté de flexibiliser le marché du travail (réformes du Code du travail), ce qui est probablement l’un des volets économiques les plus impopulaires en France.
L’accent mis sur l’innovation et l’entrepreneuriat comme leviers de croissance est aussi mis en exergue, avec par exemple le fait pour les gestionnaires de patrimoines de proposer des investissements en capital risque pour pousser les starts up françaises.
La réduction de certaines charges fiscales sur les entreprises et le capital (transformation de l’ISF en IFI) est aussi une suite logique du socle libéral de la pensée macroniste.
Il met aussi en avant la concurrence comme principe régulateur de l’économie, et aussi comme motif d’innovation bénéficiant a l’ensemble de la société et au progrès en général.
Une approche favorable à la mondialisation et aux échanges internationaux fait aussi parti de sa pensée, l’import permettant de profiter de marchandises a bas coût, l’exportation de profiter du savoir faire spécifique a la France, comme le luxe et les spiritueux.
Enfin, il voit dans l’individu un acteur économique autonome et responsable, ce qui va influencer ses mesures libérales et de nombreuses mesures prises contre l’assistanat durant son mandat.
II. L’influence néolibérale et l’ordolibéralisme
Plusieurs mesures de Macron s’inscrivent dans une tradition néolibérale, complétée par des éléments de l’ordolibéralisme allemand à commencer par la réduction des dépenses publiques et la volonté de maîtriser le déficit budgétaire.
La privatisation de certaines entreprises publiques fait aussi partie de cette influence, notamment certaines entreprises appartenant à l’industrie, et la dérégulation de certains secteurs économiques.
Une politique monétaire orthodoxe et le respect des critères européens a aussi été mise en place, mais il fait de l’État régulateur plutôt qu’interventionniste et a d’ailleurs réduit son intervention sur l’économie.
III. La dimension sociale-libérale
Malgré son libéralisme économique, Macron intègre des éléments de social-libéralisme dans sa politique, comme le maintien d’un État-providence, bien que reconfiguré et rationalisé.
L’augmentation de certaines aides sociales ciblées (prime d’activité) a aussi été mise en place pour favoriser l’entreprenariat et le travail, l’État étant utilisé comme filet de sécurité.
Cela reflète une approche de “flexisécurité” inspirée des modèles nordiques, se différenciant du libéralisme à l’Américaine reposant sur l’Ecole Autrichienne, que porte en France Zemmour.
IV. L’interventionnisme sélectif et la planification
Depuis la crise du Covid-19, on observe un retour à certaines formes d’interventionnisme, comme le plan de relance massif post-COVID (“quoi qu’il en coûte”).
La politique industrielle ciblée dans les secteurs stratégiques est aussi un autre type d’interventionnisme que le président à mis en place, tout comme le contrôle des investissements étrangers dans les entreprises sensibles.
La planification écologique face aux défis environnementaux est aussi une autre forme d’interventionniste qu’il a mis en place tout comme les aides directes à certaines industries (notamment l’innovation).



